Indemnités légales de licenciement : guide pour les dirigeants

Toutes les clés pour maîtriser le calcul des indemnités légales de licenciement en entreprise.

Les différents types de licenciement et leurs indemnités associés

Les dirigeants de petites et moyennes structures, comme la SASU ou l'EURL, doivent verser des indemnités légales lors d'un licenciement de leur salarié. Cette compensation financière, due en raison de la rupture d’un contrat de travail, s'applique uniquement aux contrats à durée indéterminée (CDI) et principalement lors d'un licenciement pour motif personnel ou économique.

Ce guide vous accompagne dans le calcul des indemnités et détaille leurs spécificités selon chaque situation.

En tant que dirigeant, vous devez maîtriser les différentes indemnités à verser lors d'un licenciement. Voici les différents cas de figures auxquels vous pouvez être confronté :

  • Licenciement pour motif personnel : votre entreprise doit obligatoirement verser une indemnité de licenciement au salarié concerné. Vérifiez votre convention collective : si elle prévoit un montant supérieur à l'indemnité légale, vous devrez appliquer le montant le plus favorable au salarié. N'oubliez pas que selon le montant, des cotisations sociales peuvent s'appliquer(1).
  • Licenciement économique : dans ce contexte, l'indemnisation change selon l'ampleur des licenciements. Si vous licenciez 10 salariés ou plus sur 30 jours, vous devez établir un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE). Ce dernier déterminera les conditions d'indemnisation, souvent plus avantageuses que le minimum légal(2).
  • Faute grave ou lourde : ces cas vous dispensent du versement des indemnités de licenciement. Pour rappel, la faute grave rend impossible le maintien du salarié dans votre entreprise alors que la faute lourde implique une volonté délibérée de nuire à votre entreprise. Dans les deux cas, la qualification de la faute doit être très sérieusement documentée de preuves tangibles et être argumentée pour éviter tout contentieux(1).
  • Rupture conventionnelle : cette option nécessite un accord mutuel. Vous devrez verser une indemnité au moins égale à l'indemnité légale de licenciement. Le montant exact sera fixé lors de la négociation avec votre salarié et devra recevoir l'aval de l'administration du travail. Prévoyez également les cotisations sociales selon le montant convenu(3).

Comment est calculée l’indemnité légale de licenciement ?

La formule du calcul des indemnités de licenciement diffère selon l'ancienneté de votre salarié.

Le calcul s'effectue en deux temps(4) :

  • 1/4 de mois de salaire par année d'ancienneté pour les 10 premières années
  • 1/3 de mois de salaire par année d'ancienneté au-delà de 10 ans

Tableau des indemnités selon l’ancienneté

Ancienneté Montant de l’indemnité
Moins de 8 mois Aucune indemnité
1 an ¼ de mois de salaire
5 ans 1,25 mois de salaire
10 ans 2,5 mois de salaire
15 ans 4,16 mois de salaire
20 ans 5,83 mois de salaire
25 ans 7,5 mois de salaire
30 ans 9,16 mois de salaire
35 ans 10,83 mois de salaire
40 ans 12,5 mois de salaire

Prenons l’exemple d’un dirigeant se posant la question suivante : “Quelle indemnité pour 30 ans d’ancienneté avec un salaire net de 1800 euros ?”.

Voici la méthode de calcul à appliquer :

  1. Pour les 10 premières années : 1 800 × (1/4) × 10 = 4 500 €
  2. Pour les 20 années suivantes : 1 800 × (1/3) × 20 = 12 000 €
  3. Total : 4 500 € + 12 000 € = 16 500 €

Le dirigeant devra verser une indemnité de 16 500 € à son employé.

Le versement d'indemnités de licenciement représente une charge importante pour votre trésorerie. Il faut un fonds de roulement solide pour faire face à ces situations. Par conséquent, il est indispensable de provisionner les sommes nécessaires en amont et d’intégrer ce type de coûts dans votre budget prévisionnel de trésorerie. Notre Livret d’épargne professionnel Hello Pro(5) vous permet d’anticiper cette charge, sans plafond de versement, votre capital est disponible à tout moment. Pour y souscrire gratuitement, vous devez disposer au prélable d’un compte professionnel Hello bank! Pro.

N’oubliez pas non plus de consulter votre convention collective pour éviter les mauvaises surprises. Celle-ci peut prévoir des dispositions plus avantageuses que prévu pour les salariés(1).

Les cas particuliers affectant le calcul de l’indemnité

Certaines circonstances impliquent de réviser les modes de calcul des indemnités :

  • Temps partiel et variations de temps de travail : lors d'un changement de temps de travail dans le parcours d’un salarié, vous devez diviser votre calcul en périodes distinctes. Calculez l'indemnité de chaque période séparément en appliquant un prorata selon le temps travaillé. Le montant final correspond à la somme de ces différentes périodes(4).

    Prenons l’exemple d’un salarié avec 10 ans d’ancienneté ayant travaillé 7 ans à temps plein avec un salaire de 2 000 €, puis 3 ans à temps partiel avec un salaire de 1 000 € :

    1. Première période (temps plein) : 7 ans × 2 000 € × 1/4 = 3 500 €
    2. Deuxième période (mi-temps) : 3 ans × 1 000 € × 1/4 = 750 €
    3. Indemnité totale : 3 500 € + 750 € = 4 250 €

    Vous devrez verser une indemnité de 4 250 € à cet employé.

  • Périodes de suspension du contrat : la suspension du contrat de travail ne doit pas pénaliser votre salarié. Vous devez reconstituer son salaire de référence pour toutes les périodes d'absence liées aux congés maternité, paternité, arrêts maladie, accidents de travail, grèves ou congés sans solde. Le calcul s'effectue sur la base du salaire qu'il aurait perçu s'il avait normalement travaillé(4).
  • Cas de l'inaptitude professionnelle : face à une inaptitude causée par un accident du travail ou une maladie professionnelle, vos obligations s'alourdissent. Vous devez verser une indemnité spéciale équivalant au double de l'indemnité légale classique. Cette règle s'applique sans considération d'ancienneté. Vous devez également ajouter une indemnité compensatrice de préavis. Le montant revient à l'indemnité légale de licenciement simple uniquement si votre salarié refuse abusivement un reclassement(6).
  • Spécificités du licenciement économique : le licenciement économique engendre des obligations supplémentaires. Au-delà de l'indemnité légale, vous pouvez être amené à verser des indemnités de départ volontaire, des aides concrètes au reclassement ou un possible soutien à la création d'entreprise. Selon votre convention collective, vous pouvez même être contraint d’appliquer des indemnités conventionnelles plus avantageuses(1).

Quelles différences entre indemnité légale et indemnité conventionnelle ?

Une entreprise est tenue de verser à son salarié l'indemnité la plus avantageuse entre trois sources(1) :

  • L'indemnité légale (minimum obligatoire) ;
  • L'indemnité conventionnelle (selon votre convention collective) ;
  • L'indemnité contractuelle (si prévue dans le contrat de travail).

Le conseil d’Hello bank! Pro

Comment identifier l'indemnité applicable ? Pour déterminer l'indemnité à verser, vérifiez d'abord le bulletin de paie ou le contrat de travail qui mentionnent la convention collective applicable. Examinez ensuite cette convention collective ainsi que le contrat de travail avec ses avenants pour identifier d'éventuelles dispositions spécifiques plus avantageuses. Si vous ne trouvez aucune mention particulière dans ces documents, l'indemnité légale s'applique automatiquement.

Aspects fiscaux et sociaux des indemnités de licenciement

Une bonne gestion fiscale et sociale de votre entreprise passe aussi par la maîtrise des règles d’exonération des indemnités de licenciement(4) :

  • Exonérations de cotisations sociales : une indemnité bénéficie d'une exonération de cotisations sociales jusqu'à 92 736 €. Au-delà de ce montant, vous devrez calculer et verser les cotisations sur la partie dépassant ce seuil. Attention toutefois aux indemnités supérieures à 463 680 € ( soit plus de 10 fois le plafond de la Sécurité sociale PASS) qui sont, elles, intégralement soumises aux cotisations sans aucune exonération possible.
  • Application de la CSG et CRDS : l'exonération sur l’indemnité de licenciement s’applique en se basant sur la plus faible des limites suivantes : le montant de l'indemnité légale ou conventionnelle à verser au salarié ou bien le montant de l’indemnité exonérée de cotisations sociales.

Ces règles fiscales affectent votre trésorerie non seulement via le versement de l’indemnité elle-même, mais également par le biais des cotisations supplémentaires sur les montants dépassant les seuils qui viennent d’être évoqués. Il est donc indispensable d’anticiper ces coûts en les calculant, puis en les provisionnant.

Ce qu’il faut retenir sur les indemnités de licenciement

Le calcul et le versement des indemnités de licenciement suivent des règles précises que vous devez maîtriser en tant que dirigeant. La première condition à avoir en tête concerne l'ancienneté minimale de 8 mois requise pour le versement d'une indemnité, sauf dans le cas particulier de l'inaptitude professionnelle.

Pour éviter toute erreur de calcul et sécuriser vos démarches, le simulateur officiel du Code du Travail vous aide à déterminer précisément les montants à verser. Cet outil intègre automatiquement les dernières évolutions légales, avant de l’utiliser, munissez-vous de la référence de votre convention collective et du contrat de travail du salarié concerné.

La gestion des indemnités de licenciement peut avoir plus ou moins d’impact sur votre trésorerie. Cette charge financière exceptionnelle nécessite d’être anticipée.

Enfin, n’oubliez pas de vérifier systématiquement votre convention collective, comparer les différentes indemnités possibles (légale, conventionnelle, contractuelle) pour identifier celle qui sera appliquée et anticiper les implications fiscales et sociales. Gardez toujours à l'esprit que vous devez appliquer le montant le plus favorable au salarié.

Les informations communiquées dans cet article sont à titre indicatif et non exhaustives. Il appartient au lecteur de se rapprocher de toute structure d’accompagnement ou tout conseil juridique, fiscal ou comptable pour disposer des informations complètes et précises.

Publié le

Ecrit par Apolline TEGUIG

Depuis 2017, je crée des contenus web sur des sujets variés, couvrant des domaines tels que le tourisme, les sports, l'expérience client, l'e-réputation, la logistique ou la santé. Mon parcours m'a menée à me spécialiser dans le secteur de l'entrepreneuriat, la banque et l’assurance. Aujourd'hui consultante SEO, j'accompagne les marques dans l'optimisation de leur visibilité. Je continue également d'écrire sur des projets qui me captivent en combinant mes compétences en rédaction et ma maîtrise du SEO pour créer des contenus qui informent et engagent.​

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