Les avantages de la liquidation judiciaire simplifiée : guide complet

​La liquidation judiciaire simplifiée offre aux petites entreprises une procédure accélérée pour cesser leur activité. Zoom sur les formalités !

Qu’est-ce que la liquidation judiciaire simplifiée ?

La liquidation judiciaire simplifiée offre un processus accéléré aux petites entreprises en difficulté qui ne peuvent plus faire face à leurs dettes. Cette procédure, rendue obligatoire par la loi Pacte de 2019 pour les structures éligibles, permet une clôture plus rapide et moins coûteuse qu'une liquidation classique. Découvrez toutes les étapes et les avantages de ce dispositif adapté aux TPE dans cet article.

La liquidation judiciaire simplifiée est une procédure collective accélérée qui met fin à l'activité d'une entreprise en difficulté. Elle s’adresse spécifiquement aux petites structures de toute forme juridique (SARL, EURL, SAS, entreprise individuelle au réel ou en micro-entreprise) qui ne peuvent plus faire face à leurs dettes(1).

Pour être éligible, l'entreprise doit remplir les critères suivants(2) :

  • Être en cessation de paiement, sans possibilité de redressement ;
  • Un effectif maximum de 5 salariés sur les 6 derniers mois ;
  • Un chiffre d'affaires plafonné à 750 000 € HT ;
  • Aucun bien immobilier dans son actif.

La demande s'effectue auprès du greffe du tribunal de commerce dont dépend le siège social de l’entreprise. Le dirigeant doit compléter un formulaire officiel de déclaration détaillant la situation financière de son établissement(2).

Cette procédure est accessible aussi bien à l'initiative du dirigeant que sur décision du tribunal ou demande d'un créancier, dès lors que l'entreprise se trouve en cessation de paiement sans possibilité de redressement(2).

Bon à savoir :

Le tribunal peut décider de basculer vers une liquidation judiciaire classique si de nouveaux éléments sont découverts, notamment la présence d'actifs immobiliers non déclarés(1).

Quelles différences avec une liquidation judiciaire classique ?

La loi Pacte de 2019 a rendu la liquidation judiciaire simplifiée obligatoire pour les entreprises éligibles, alors qu'elle était auparavant optionnelle. Cette évolution vise à accélérer le processus de liquidation pour les plus petites structures(1).

La principale distinction réside dans la gestion des actifs. Une entreprise possédant des biens immobiliers ne peut pas bénéficier de la procédure simplifiée et doit suivre le parcours classique(1).

Cette version allégée permet aux petites entreprises de tourner la page plus rapidement, contrairement à la liquidation classique qui impose des démarches plus complexes, des coûts de procédures plus élevés et une durée plus importante(1).

Tous les avantages de la liquidation judiciaire simplifiée en détails

Une procédure plus rapide

La liquidation judiciaire simplifiée suit un calendrier accéléré, ce qui permet notamment au dirigeant de rebondir plus rapidement qu'avec une procédure classique.

Le liquidateur judiciaire dispose de 4 mois après sa nomination pour réaliser la vente des biens de l'entreprise(2).

Quant aux délais de clôture, ils varient selon le profil de la société(2) :

  • Pour les très petites structures : 6 mois maximum après l'ouverture de la procédure (extension de 3 mois possible en cas de nécessité) ;
  • Pour les entreprises plus importantes : 12 mois maximum si plus d'un salarié et chiffre d'affaires supérieur à 300 000 € HT.

Des coûts réduits

Cette démarche simplifiée est plus économique grâce à son processus allégé (inventaire simplifié, absence d'expertise externe pour l’évaluation, vérification allégée des créances, ventes de gré à gré privilégiées). Cette rapidité d'exécution limite l'accumulation des frais, avec également l'intervention réduite des professionnels (liquidateur, administrateurs judiciaires, experts) diminue les honoraires(1).

Des formalités allégées

Il s’agit d’une simplification administrative qui permet un traitement plus fluide des dossiers tout en préservant les droits essentiels des créanciers prioritaires. La procédure se concentre uniquement sur les créances privilégiées (notamment salariales) et celles couvertes par l'actif disponible(2).

Le processus de cession est également facilité(1) :

  • Vente des biens sans autorisation du juge-commissaire ;
  • Publication facultative de la répartition des sommes si l'actif ne couvre pas les créances prioritaires.

Une meilleure adaptation aux petites structures

La procédure de la liquidation judiciaire simplifiée s'aligne sur les réalités des TPE avec un nombre limité de créanciers, d'actifs et de ressources financières (gestion rapide, vente facilitée, règlement direct). Son format condensé, de 6 mois à 1 an maximum, contraste avec un délai de plusieurs années dans le cas d'une liquidation classique.

Les étapes concrètes d’une liquidation judiciaire simplifiée

Étape 1 - Ouverture de la procédure

L'ouverture de la liquidation judiciaire simplifiée commence par le dépôt d’une demande au greffe du tribunal de commerce. Plusieurs documents devront être joints à votre demande(2) :

  • Extrait K-bis ou attestation RNE ;
  • État financier (passif exigible, actif disponible) ;
  • Déclaration de cessation des paiements ;
  • Bilan social (effectif actuel, coordonnées des salariés) ;
  • Chiffre d'affaires du dernier exercice ;
  • État détaillé des créances et des dettes ;
  • Inventaire des biens et des obligations ;
  • Situation de trésorerie de moins d'un mois.

Des pièces complémentaires pourront vous être demandées selon le statut juridique de votre entreprise(2) :

  • Pour les professions libérales : désignation de l'ordre professionnel ;
  • Pour les sociétés commerciales : liste des membres solidaires (SNC) ;
  • Pour les entreprises avec CSE : coordonnées des représentants.

Après vérification des critères d’éligibilité, le tribunal prononce un jugement d'ouverture immédiatement exécutoire, c'est-à-dire permettant aux créanciers d'entamer directement les procédures de recouvrement(2).

Étape 2 - Nomination du liquidateur et premières actions

Le tribunal désigne un liquidateur judiciaire qui enclenche la procédure. Sa première mission consiste à réaliser un inventaire simplifié des actifs, en se concentrant sur deux aspects prioritaires(1) :

  • Les créances salariales ;
  • Les dettes couvertes par l'actif disponible.

Le liquidateur informe ensuite officiellement tous les créanciers de l'ouverture de la procédure et lance un appel à déclaration des créances.

Les créanciers disposent d'un mois après la publication du projet de liquidation pour soumettre d'éventuelles réclamations auprès du juge-commissaire concernant les décisions qui auront été prises.

Étape 3 - Réalisation des actifs et règlement des créanciers

Le liquidateur dispose d'un délai de 4 mois pour finaliser la vente des actifs de l'entreprise. Cette phase de liquidation s'organise autour de trois actions principales(2) :

  • Vendre les biens de gré à gré ou aux enchères ;
  • Recouvrer les sommes dues à l'entreprise afin d’obtenir des liquidités pour le règlement des créanciers ;
  • Rembourser les créanciers selon leur rang de priorité légal.

Étape 4 - Clôture de la procédure

Le liquidateur commence par établir un bilan complet de toutes les opérations réalisées : ventes, recouvrements et paiements effectués(2).

Sur la base de ce bilan, il dépose une demande de clôture auprès du tribunal. Ce dernier examine le dossier et prononce un jugement définitif qui met officiellement fin à la procédure de liquidation judiciaire simplifiée(2).

Et après tout ça, que devient le dirigeant ?

La liquidation judiciaire d’une entreprise a un impact direct sur la responsabilité de son dirigeant. Dès l'ouverture de la procédure, le dirigeant connaît un dessaisissement de ses pouvoirs bien qu'il puisse rester en place, sauf disposition contraire prévue dans les statuts de la société ou décision commune prise par les associés. Le liquidateur devient alors le seul mandaté pour(2) :

  • Gérer les actifs ;
  • Encaisser les paiements ;
  • Résilier les contrats ;
  • Poursuivre les procédures judiciaires.

La clôture de la liquidation met fin au dessaisissement des pouvoirs du dirigeant. Toutefois, si des procédures sont en cours, un mandataire sera désigné pour poursuivre la gestion des biens.

Le jugement de clôture produira deux effets principaux(2) :

  • La dissolution de la société ;
  • La libération des dettes et l’impossibilité pour les créanciers d’entamer des poursuites, sauf en cas de fraude fiscale et de dissimulation d'actifs par le dirigeant ou de sanctions personnelles ou pénales le concernant.

Une fois la page tournée, le dirigeant peut envisager une reconversion et/ou une nouvelle aventure entrepreneuriale. Pour trouver une nouvelle idée business porteuse, il est essentiel d'analyser le marché actuel et ses opportunités en amont.

Quels sont les principaux avantages de la liquidation judiciaire simplifiée ?

La liquidation judiciaire simplifiée est une procédure accessible aux entreprises remplissant les critères d'éligibilité suivants : être en cessation de paiement sans possibilité de redressement, avoir moins de 5 salariés, générer un chiffre d'affaires inférieur à 750 000 € HT et ne disposer d’aucun bien immobilier à l'actif.

Les avantages de cette procédure sont particulièrement intéressants pour les petites structures. La procédure se déroule en 6 à 12 mois maximum, avec des coûts réduits grâce à des honoraires et frais administratifs allégés. Les formalités simplifiées, notamment pour l'inventaire et la vérification des créances, facilitent grandement le processus.

Les informations communiquées dans cet article sont à titre indicatif et non exhaustives. Il appartient au lecteur de se rapprocher de toute structure d’accompagnement ou tout conseil juridique, fiscal ou comptable pour disposer des informations complètes et précises.

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Publié le

Ecrit par Apolline TEGUIG

Depuis 2017, je crée des contenus web sur des sujets variés, couvrant des domaines tels que le tourisme, les sports, l'expérience client, l'e-réputation, la logistique ou la santé. Mon parcours m'a menée à me spécialiser dans le secteur de l'entrepreneuriat, la banque et l’assurance. Aujourd'hui consultante SEO, j'accompagne les marques dans l'optimisation de leur visibilité. Je continue également d'écrire sur des projets qui me captivent en combinant mes compétences en rédaction et ma maîtrise du SEO pour créer des contenus qui informent et engagent.​

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