Par Apolline | Domaine d'expertise : généraliste
Publié le 26 juin 2025 | Temps de lecture : 6 minutes
Vue d'ensemble des étapes à suivre pour ouvrir un cabinet libéral
L'ouverture d'un cabinet libéral demande une préparation méthodique et la maîtrise de plusieurs aspects, allant de l'étude de marché à l'anticipation de sa gestion quotidienne. Notre guide détaille les étapes clés pour concrétiser ce projet professionnel.
Voici les six étapes stratégiques par lesquelles vous devrez forcément passer pour vous installer en libéral :
- Préparer votre projet : analysez le marché, la viabilité de votre projet et vérifiez les conditions d'exercice ;
- Choisir votre statut : déterminez la structure juridique en fonction de votre préparation, du régime social vous concernant et du régime fiscal adapté à votre activité ;
- Accomplir les formalités : effectuez les démarches d'immatriculation et d'enregistrement auprès des organismes compétents ;
- Équiper votre cabinet : installez-vous dans des locaux conformes aux réglementations en vigueur lorsqu'il s'agit d'accueillir du public et munissez-vous du matériel nécessaire à votre exercice ; Consulter notre article sur comment ouvrir un cabinet médical
- Organiser votre gestion : mettez en place une comptabilité et un suivi financier ;
- Développer votre activité : créez votre visibilité, identifiez vos prescripteurs et multipliez les partenariats qui vous aideront à constituer votre patientèle ou clientèle.
1. Préparer son projet d'installation en libéral
L'évaluation préalable de votre projet commence par s'assurer de l'obtention de vos diplômes et la validation de vos compétences . Pour exercer, vous devez détenir un diplôme reconnu pour votre profession et, dans certains cas, justifier d'une expérience minimale (1) .
Mener une étude de marché est également recommandé. Elle permet d'analyser la concurrence locale , d'identifier votre clientèle potentielle et de valider la viabilité de votre projet . Dans certaines situations, cette analyse doit prendre en compte le zonage territorial , particulièrement pour les professions conventionnées , telles que les infirmiers libéraux. En effet, l'installation d'un cabinet libéral dans certaines zones n'est parfois possible qu'en cas de remplacement ou de départ d'un confrère/consoeur (1) .
Enfin, il est conseillé de construire un business plan en vous appuyant sur les données récoltées lors de votre étude de marché. Avec le détail de vos investissements initiaux , charges prévisionnelles et objectifs de chiffre d'affaires , vous serez en mesure d'obtenir des projections financières qui vous aideront à prendre les bonnes décisions.
2. Choisir son statut juridique, social et fiscal
Quand on ouvre un cabinet libéral, il est possible de choisir entre plusieurs statuts juridiques :
- L'entreprise individuelle permet d'exercer seul sous votre nom propre. Vos revenus sont imposés en BNC (Bénéfices Non Commerciaux) ;
- La Société d'Exercice Libéral (SEL) offre la possibilité d'exercer seul ou à plusieurs. Elle suit les règles des sociétés de capitaux (EURL/SARL, SASU/SAS) avec des adaptations spécifiques aux professions libérales ;
- La Société Civile Professionnelle (SCP) permet aux professionnels exerçant en entreprise individuelle de se regrouper pour une pratique commune.
- Le Groupement d'Intérêt Économique (GIE) facilite le partage des équipements et des frais entre confrères dans un même local.
Le statut de la micro-entreprise peut également convenir à l'exception de l'exercice d'une activité libérale réglementée (exemple : diététicien, infirmier libéral, médecin, ostéopathe, psychologue… la liste exhaustive est disponible sur le site Bpifrance ). Il permet aux professionnels libéraux de démarrer leur activité avec une gestion simplifiée, sous réserve d'un chiffre d'affaires annuel inférieur à 77 700 €. Ce régime, qui relève des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), applique un abattement fiscal de 34 % sur le chiffre d'affaires pour compenser les frais professionnels (2) .
Les cotisations sociales varient alors selon votre rattachement (2) :
- 21,20 % du chiffre d'affaires pour les professionnels affiliés à la CIPAV en métropole (14,20 % en Outre-mer) ;
- 24,6 % pour ceux relevant du régime général en métropole (16,4 % en Outre-mer en 2025).
Quant à l' imposition , elle reste simple avec un impôt sur le revenu fixé à 2,2 % du chiffre d'affaires si votre revenu fiscal de référence est inférieur à 28 797 € par part de quotient familial.
La gestion administrative se limite à la tenue d'un livre des recettes (2) .
Le passage au régime réel devient obligatoire au-delà de 77 700 € de chiffre d'affaires, mais peut s'avérer intéressant selon votre fonctionnement si vos coûts de fonctionnement dépassent 34 % de vos recettes. Aussi appelé régime de la déclaration contrôlée , ce régime permet la déduction intégrale de vos charges réelles sur vos recettes, vos cotisations sociales sont alors calculées sur votre bénéfice, dans certains cas cela peut permettre une optimisation fiscale de votre activité. Cependant, cela implique une gestion comptable avancée avec (3) :
- La déclaration 2035 pour détailler vos recettes et dépenses professionnelles annuelles ;
- Le dépôt de vos résultats auprès des impôts avant le 2 mai de l'année suivante ;
- La déclaration 2042-C-PRO qui intègre vos bénéfices à votre déclaration de revenus personnelle ;
- La DSFU (Déclaration Sociale des Professionnels Libéraux) pour calculer vos cotisations sociales ;
- La DAS2 si vous rétrocédez des honoraires, notamment lors de remplacements.
Ces obligations nécessitent souvent l'accompagnement d'un expert-comptable, contrairement au régime micro-entreprise.
3. Effectuer les démarches administratives pour créer son cabinet libéral
Les formalités pour la création de votre cabinet libéral commencent par votre immatriculation sur le guichet unique des entreprises . Consultez notre article pour en savoir plus sur ce nouveau service pour les formalités des entreprises .
Vous devrez également vous inscrire à l'Urssaf afin de déclencher votre affiliation au régime des professions libérales. Cet organisme déterminera vos cotisations sociales.
La déclaration à votre caisse de retraite est une autre démarche qu'il vous faudra réaliser. Elle s'effectue selon la nature de votre profession (CARCDSF pour les dentistes, CARPIMKO pour les infirmiers et les kinés, CARMF pour les médecins).
En fonction de votre activité, des formalités supplémentaires peuvent être requises :
- Inscription à un ordre professionnel si vous exercez une profession règlementée ;
- Demande d'autorisation d'exercice auprès de l'Agence Régionale de Santé (ARS) ;
- Déclaration d'ouverture de votre cabinet libéral auprès de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) ;
- Souscription à une garantie Responsabilité Civile Professionnelle (4) .
Pensez par ailleurs à adhérer à une complémentaire santé pour vos remboursements de soins et à une assurance prévoyance garantie d'un revenu de remplacement pour vous protéger en cas d'arrêt de travail. Chez Hello bank! Pro, nous proposons une Assurance santé professionnelle (5) qui couvrira votre activité en fonction de vos besoins grâce à des garanties modulables pour vos soins du quotidien (frais médicaux, hospitalisation, dentaires, optiques…) (6) .
4. Aménager et équiper son cabinet
Le choix de votre local doit se faire en fonction de la nature de votre activité :
- L' accessibilité PMR (Personne à Mobilité Réduite) obligatoire pour tous les établissements recevant du public ;
- Le respect des normes d'hygiène spécifiques à votre profession ;
- L'aménagement d'une salle d'attente ;
- Un espace de stockage pour votre matériel et vos fournitures ;
- Une zone administrative pour la gestion quotidienne.
Bien souvent, l'ouverture d'un cabinet libéral implique d'acheter du matériel professionnel :
- Du mobilier médical ou non , adapté à votre spécialité ;
- Des équipements techniques indispensables à votre pratique ;
- Du matériel informatique pour la gestion administrative ;
- Du petit matériel et des consommables.
Pensez également à vous munir d'outils de gestion performants afin de faciliter votre activité au quotidien :
- Un logiciel métier pour le suivi client ou patient ;
- Un agenda numérique pour la prise de rendez-vous ;
- Une solution comptable pour la gestion financière ;
- Un système de télétransmission pour les feuilles de soins ;
- Une sauvegarde sécurisée des données, sans oublier la cybersécurité.
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5. Gérer les aspects financiers de son activité libérale
Ouvrir un compte professionnel est légalement obligatoire pour les sociétés, ainsi que pour les micro-entreprises dépassant 10 000 € de chiffre d'affaires sur deux années consécutives. Pour les micro-entrepreneurs en dessous du plafond, disposer d'un compte professionnel est toutefois vivement conseillé pour une meilleure gestion de vos flux et votre trésorerie. Même si votre situation ne l'exige pas, cette séparation reste recommandée pour simplifier la gestion de votre activité. Découvrez le compte professionnel (8) d'Hello bank! Pro, un compte qui a été spécialement conçu pour s'adapter aux besoins des indépendants .
La bonne gestion financière de votre cabinet libéral passe aussi par l'estimation et l'anticipation de toutes vos charges, assurances et cotisations sociales :
- Les cotisations Urssaf (assurance maladie, allocations familiales, CSG-CRDS, retraite) ;
- La retraite de base et complémentaire auprès de l'Urssaf ou de votre caisse spécifique le cas échéant ;
- La prévoyance obligatoire couvrant les risques professionnels ;
- Les cotisations ordinales auprès de votre ordre professionnel ;
- L'Assurance Responsabilité Civile Professionnelle obligatoire pour exercer ;
- La complémentaire santé pour vous protéger ;
- L'impôt sur le revenu ou sur les sociétés selon votre statut juridique ;
- La Contribution Foncière des Entreprises (CFE) ;
- La TVA selon votre activité ;
- La formation professionnelle continue obligatoire ;
- Les frais de fonctionnement (loyer, équipement, fournitures).
Enfin, la gestion comptable et fiscale de votre cabinet libéral est un autre aspect que vous ne devez surtout pas négliger. En régime réel , la complexité des obligations justifie souvent l'accompagnement d'un expert-comptable . Il vous aide à tenir une comptabilité conforme, établir vos déclarations fiscales, sociales, et optimiser votre résultat. Pour les micro-entrepreneurs , la gestion reste simplifiée avec des déclarations trimestrielles ou mensuelles de chiffre d'affaires. Toutefois, un suivi régulier de votre trésorerie reste indispensable.
Quel que soit votre régime, établissez un prévisionnel financier incluant une réserve notamment pour les frais fixes et les imprévus. Son actualisation régulière vous permettra d'anticiper vos besoins de trésorerie et d'ajuster votre activité.
À lire aussi : Les déclarations Urssaf et obligations qui incombent aux micro-entreprises
6. Développer sa clientèle et se faire connaître
Pour développer l'activité de votre cabinet libéral, plusieurs actions stratégiques doivent être envisagées :
- Définir une identité visuelle cohérente et créer un site web pour améliorer votre présence numérique ;
- Mettre en place une fiche Google My Business afin de renforcer votre crédibilité grâce aux avis clients ;
- Pour les professionnels de santé, être présents sur une plateforme de prise de rendez-vous en ligne dans le but de se rendre davantage visible, mais aussi pour la réservation et la gestion des consultations ;
- Définir une stratégie de communication ciblée pour consolider votre réputation et renforcer votre visibilité ;
- Construire des partenariats avec d'autres praticiens, intégrer des réseaux de soins locaux ou encore rejoindre des associations professionnelles pour consolider votre activité.
La création d'un cabinet libéral exige rigueur et méthode. Une étude de marché solide, des choix statutaires réfléchis et une gestion financière maîtrisée forment les piliers de votre installation. L'anticipation des démarches et un plan de développement clair garantiront votre réussite professionnelle.
Les informations communiquées dans cet article sont à titre indicatif et non exhaustives. Il appartient au lecteur de se rapprocher de tout conseil juridique, fiscal ou comptable pour disposer des informations complètes et précises.
- (1) ameli.fr Retour au texte
- (2) inpi.fr Retour au texte
- (3) entreprendre.service-public.fr Retour au texte
- (4) Dans les conditions et limites prévues au contrat. L'Assurance Multirisque professionnelle est un contrat assuré par CARDIF IARD, entreprise régie par le code des assurances et distribuée par BNP Paribas en qualité de mandataire d'assurance. Retrouvez le détail de l'offre d' assurance multirisque professionnelle sur le site hellobank.fr. Retour au texte
-
(5) Le contrat BNP Paribas Protection Santé Madelin est un contrat d'assurance collective souscrit par l'UFEP, association régie par la loi du 1er juillet 1901 sur les Associations et par les articles L. 141-7 et R. 141-1 à R. 141-9 du Code des assurances dont le siège social est situé au 1, rue des Fondrières 92000 Nanterre SIREN : 437 498 652, auprès de Cardif Assurance Vie SA au capital de 719 167 488 € - RCS Paris 732 028 154 Entreprise régie par le Code des assurances Siège social : 1, boulevard Haussmann - 75009 Paris.
Dans les limites et conditions prévues par le document d'information du contrat BNP Paribas Protection Santé Madelin . Retour au texte - (6) La liste non exhaustive, retrouvez le détail des exclusions de garantie Retour au texte
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- (8) Le compte est destiné à un usage professionnel et est réservé à toute personne morale ou physique majeure capable, résidant et/ou immatriculée en France exerçant son activité sous forme d'entreprise individuelle ou de micro-entrepreneur, EURL, SASU, SELASU, SELEURL et sous réserve d'acceptation par la banque. Retour au texte